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L’intérêt du peau à peau

✍🏻  Diane Teunissen

✍🏻 Diane Teunissen

Passionnée de naissance, je suis Doula et j'accompagne au quotidien, avec douceur et bienveillance, des femmes et des couples sur leur chemin unique de parents.

Depuis 1999, l’OMS recommande de placer le nouveau-né immédiatement en peau à peau avec sa mère après sa naissance. 

Le peau à peau, kesako ?

Le peau à peau consiste à placer le nouveau-né complètement nu, à l’exception d’une couche, contre la poitrine nue de son parent ou d’une personne qui en prend soin.  Il permet au bébé et à son parent de sécréter de l’ocytocine, hormone de l’amour, et de profiter de tous ses bienfaits. 

C’est un soin postnatal essentiel pour le nouveau-né, qu’il soit prématuré ou né à terme. Il est recommandé de le faire dans l’heure qui suit la naissance puis pendant de courtes périodes, même après le retour à la maison.

Comment faire du peau à peau ?

Le peau à peau est très simple. Il suffit d’être en position semi-assise, légèrement redressée. On place le bébé à plat ventre contre soi, sa tête tournée sur le côté et le cou non fléchi. On fait bien attention à ce que son visage soit visible, avec le nez et la bouche dégagés et non recouverts. On lui met ensuite une couverture sur le dos pour qu’il ne perde pas de chaleur et le tour est joué. Ensuite, on profite, on l’observe, on lui parle ! Si on sent qu’on s’endort, on demande à quelqu’un de prendre le relais ou on pose bébé dans son lit.

Dans certaines maternités, les parents reçoivent un bandeau. Ce bout de tissu extensible est très efficace pour apaiser et calmer votre bébé en le contenant. Il vous permet également de vous reposer en le gardant tout contre vous sans risque qu’il ne glisse.

Qui peut faire du peau à peau ?

Bien évidemment la priorité est donnée aux parents du nouveau-né. C’est le plus souvent la mère, notamment pour favoriser l’installation de la lactation et l’initiation de l’allaitement. Mais ça peut également être le co-parent, qui a toute sa place dans les soins prodigués au bébé. Ou les frères et les sœurs pour favoriser le lien d’attachement.

Dans le cas du peau-à-peau pour un bébé prématuré hospitalisé, les parents peuvent être relayés par des personnes ressources qu’ils auront choisies (des personnes de confiance qui auront un rôle spécifique pour les accompagner tout au long de l’hospitalisation : famille, amis…). En l’absence des parents, ces personnes ressources font profiter bébé d’un contact réconfortant et prolongé, plutôt qu’il n’en reçoive pas du tout.

A quoi ça sert ?

Etudié depuis 1998, le peau à peau est bénéfique pour le nouveau-né à court, moyen et long terme ; ainsi que pour ses parents !

Le peau-à-peau, ou « méthode mère-kangourou » selon l’OMS, permet d’aider le nouveau né à exprimer naturellement des comportements innés et programmés chez lui. Le bébé réagit au corps du parent et interagit avec lui. C’est ainsi qu’il pourra ramper vers le mamelon pour commencer à téter !

En peau-à-peau, bébé retrouve en partie ce qu’il a connu in-utéro. Il entend les battements du cœur de sa maman, sa voix, son odeur, il sent sa chaleur. Cela l’apaise, lui apporte un sentiment de sécurité et limite ses pleurs. Il dépense ainsi moins d’énergie (pas de pleurs, pas besoin de réguler sa température) et perd moins de poids.

Les bienfaits du peau à peau pour le bébé :
– Facilite la transition vers la vie extra-utérine
– Stimule et déclenche les réflexes innés : le repos, l’éveil, le fait de ramper, le comportement d’attachement, la succion, la déglutition et l’endormissement.
– Stimule l’immunisation
– Prévient l’hypoglycémie
– Diminue les bradycardies, les apnées et les tachypnées
– Stabilise sa température (thermo-régulation)
– Favorise le positionnement physiologique
– Améliore le développement et la maturation des fonctions cérébrales
– Diminue le stress : Diminution des hormones de stress de 72% dans les premiers 10 à 20 minutes de peau à peau après la naissance, taux qui resteront bas jusqu’à la prochaine séparation.
– Favorise la prise de poids du bébé
– Réduit la douleur

Comme la maman kangourou porte son bébé qui se nourrit et grandit dans sa poche pour en sortir de lui-même quand il est suffisamment fort, le peau à peau permet de récréer un environnement dans lequel le nouveau-né est au plus proche de sa mère et de son père.

Du côté de la mère, le peau-à-peau, va stimuler la lactation et favoriser l’allaitement. En effet le toucher et le contact visuel avec le nouveau-né vont lui permettre de sécréter les hormones favorables à l’allaitement. Mais ce n’est pas tout…

Les bienfaits du peau à peau pour la maman :

– Diminue le stress
– Favorise l’allaitement et améliore la production de lait maternel
– Renforce le sentiment de compétence maternelle
– Réduit le temps de rétablissement
– Diminue les saignements et le risque d’hémorragie post-partum
– Favorise les comportements d’attachement maternel
– Diminue le risque de dépression post-partum

Les bienfaits du peau à peau pour le papa :
– Diminue le stress et diminue le risque de dépression postpartum
– Renforce le sentiment de compétence paternelle
– Renforce l’attachement à court et à long terme

Et pour les prématurés ?

Le peau à peau est la première étape des soins Mères-Kangourou.

Une étude publiée dans la revue The Lancet eClinicalMedicine montre qu’il est d’une importance cruciale que les nouveau-nés aient des contacts étroits avec leurs parents après la naissance, en particulier les enfants de faible poids de naissance ou prématurés. Il a été constaté que les soins « kangourou » réduisaient la mortalité infantile d’au moins 40 %, l’hypothermie de plus 70 % et les infections graves de 65 % chez ces enfants prématurés ou de faible poids de naissance

La pratique du peau-à-peau a été initiée dans les réanimations néonatales des pays du Nord de l’Europe, dans un premier temps en Suède en 2004. Elle fait désormais partie intégrante des soins aux nouveau-nés prématurés ou malades recommandés en France par la SFN (Société Française de Néonatalogie).

Bien évidemment, la participation aux soins doit respecter le désir, les capacités et les possibilités de chacun des parents. Il faut qu’ils se sentent prêts et ce n’est pas toujours le cas face à un nouveau-né prématuré qui a l’air particulièrement fragile.